Pour en finir avec le débat polaire vs. laine
Voilà de quoi couper court aux platitudes d’apéritif dinatoire. Une solution élégante comme on dit dans le jargon. L’une de celles qui fait du bien quand l’ennui et la nuit pointent leur nez.
A l’origine, la polaire avait été développée à partir de synthétiques pour imiter la laine. Elle devait être aussi chaude, douce et thermorégulante, sans peser autant. Une position qui s’entendait alors, car la laine des années 70-80 n’en était encore qu’à un stade primitif, celui du pull bien lourd. Depuis son arrivée sur les marchés, la sucess story de la polaire n’est plus à faire, avec certains designs si emblématiques qu’on les associe en un coup d’oeil. Un vêtement unificateur donc, que l’on trouve sans distinction sur les épaules d’une équipe d’agro-foresterie, de skateurs contusionnés, et des roitelets de Palo Alto. La polaire c’est une formule gagnante, celle de cultiver une aura cool tout en tenant bien chaud.
De plus très curieux, en plus très curieux. L’âge de raison s’impose malheureusement, et la vérité blesse ; la géniale polaire était trop belle pour être vrai. On en connait les fibres orphelines qui s’en échappent à chaque lavage, micro-plastiques en bonne et due forme. Mais une plus grande préoccupation gagne en importance, ce que contiennent ces micro-plastiques qui s’infiltrent partout. Alors oui, s’il est temps de demander pourquoi on porte encore des vêtements à base de pétrole et de produits chimiques, il faut aussi prendre les réponses dites “durables” avec des pincettes. Celle des marques d’outdoor, jusque là est assez homogène, recycler du plastique (du PET) en fibres de polyester. Une interprétation sans profondeur du modèle circulaire. Et la polaire, synthétique par excellence, est un fer de lance de cette nouvelle stratégie. Cette ténacité de l’industrie pourrait être admirable si l’on faisait abstraction du non-sens qu’elle promeut. Inutile de nettoyer les bords de mer de leurs bouteilles et filets de pêche, si les composants toxiques qu’ils contiennent finissent par revenir tout droit vers la jolie plage propre. Invisible cette fois et d’autant plus dangereux.
Passons à la suite, voulez-vous ? La nouvelle étape de la polaire existe déjà. Et il s’avère qu’elle peut faire mieux avec moins. Moins de risques, moins de pétro-chimie. Il faut pour cela une laine sportive, le mérinos. Chaud, doux et populaire pour les couches de bases grâce à son confort naturel, nous nous sommes demandé comment l’utiliser davantage. Comment la pousser plus loin dans une couche thermique aussi efficace que légère ? Pour ce faire il faut une épaisseur substantielle qui s’obtient généralement au prix du poids, dans un tissu en fibres naturelles. Mais dans le vêtement de sport, on ne renonce pas à la légèreté pour plus de chaleur. C’est là qu’intervient le mérinos brossé, une maille très fine dont les faces sont déconstruites en un duvet. Une sorte de chantilly du tissu. Car l’ingrédient magique de cette émulsion est l’air tout simplement. Dans la polaire en mérinos il sert autant à générer du volume qu’à isoler. Les boucles de laine emprisonnent des petite bulles d’air entre la peau et l’extérieur, et le froid ne peut pas passer. C’est diaboliquement simple.
Le débat polaire ou laine n’a pas lieu d’être si l’on parvient, chose rare mais possible, à combiner le meilleur des deux partis en un vêtement sain, simple et performant. Le besoin est le même en toute situation, être à une température confortable, sans être empesé.e, sans s’irriter la peau ou s’empoisonner et toujours, toujours respirer. La polaire en mérinos répond à toutes ces questions et plus encore, qu’on la porte durant un entraînement hivernal (le gilet est tout adapté), qu’on la laisse dans le coffre pour les soirées fraîches (la jaquette est un best-seller), ou qu’on cherche cette chaleur restaurative de l’après-sport avec le survêtement en Techfleece, brossé uniquement à l’intérieur. Comme toute bonne chose, la polaire est simple et elle a la capacité de rehausser les moments en extérieur.

