Le soleil se lève

J-1, dernière course. une décision inhabituelle dans cette période qui est dédiée à emmagasiner des forces. Mais nous sommes à Tokyo et pour Hong courir reste la meilleure manière de se frotter à la ville. Les lieux oscillent sans arrêt alors qu’elle traverse le district d’Asakuza, petits quartiers centenaires aux allures de village, boulevards encombrés et tours de lumières. Elle s’immerge dans le rythme familier d’une foulée bien rôdée et des pulsations maîtrisées. Les odeurs et les sons disent “terre inconnue” et pourtant elle est comme à la maison.

A Tokyo impossible d’ignorer le chant des sirènes. On se retrouve vite à grimper un escalier à flanc de montagne qui n’en finit pas ou on se perd dans la frénésie des transports publics. Là où le dénivelé rencontre une urbanisation vertigineuse, une journée de visite peut vite se transformer en randonnée assez sportive. La température bouge rapidement. Comme toujours dans ces cas-là, l’endurance est à la base de tout. Celle de ses poumons et d’une tenue qui accompagne les mouvements du corps à travers le chaud et le froid, sans jamais perdre en confort.

Pour les matinées et les soirées froides, le Japon du début du printemps s’apprécie le mieux avec douceur. Après l’intensité de la course et l’agitation de la ville, la caresse du mérinos brossé sur la peau tient de la récompense. Un moment pour prendre soin de soi, et apprécier le chemin parcouru. Déjà les lueurs du jour se diluent dans la nuit et on aimerait bien que le moment s’éternise, juste un peu encore.