Re-construire un vêtement : les patrons
Créer un vêtement sans plastique c’est contester les fondements du vêtement de sport moderne. Il faut être prêt à tailler dedans comme dans un arbre malade, et à n’y laisser que les éléments vitaux.
L’élasticité:
De nos jours, l’élasticité d’un tissu suffirait presque à elle seule à légitimer son appartenance au registre du sport. Elle permet au vêtement de suivre le corps dans chaque mouvement et ça, c’est plutôt positif. Mais on doit aussi s’interroger en toute sincérité : faisons-nous des mouvements si grands que nos vêtements doivent pouvoir s’étirer sur 3 fois leur longueur ? Ce n’est probablement pas un polo en coton qui nous fera moins bien jouer au tennis.
L’approche Mover conteste les tendances du sport contemporain et refuse de faire l’apologie d’attributs et d’indices vides de sens. Allons donc au plus simple, nous choisissons des formes plus larges pour permettre un de bouger confortablement dans l’amplitude humaine naturelle. Et nous allongeons les pans des vêtements là où une plus grande protection est nécessaire.
La résistance aux intempéries:
Rien de plus facile que de faire une veste shell parfaitement résistante à l’eau. Puisque c’est un assemblage de pièces en plastique, on peut les thermocoller avec de la chaleur, de la pression et une substance adhésive. C’est très différent avec les coutures qui laissent l’eau s’infiltrer. Dans un tissu technique, chaque trou est un point d’entrée et la couture est inévitable dans un tissu naturel. Si nous nous étions mis en tête de battre les membranes sur le terrain de l’imperméabilité, nous nous serions brûlé les doigts. A la place, nous avons choisi d’attaquer le problème avec subtilité et d’identifier les endroits qui nécessitent vraiment une protection accrue. Ils changent en fonction du sport. En randonnée, la tête et les épaules sont les plus exposées, en vélo, l’eau arrive de front, donc contre le torse. Les endroits comme le derrière et les genoux qui subissent beaucoup de friction, doivent aussi être renforcés. En règle générale, nous concevons des pièces qui n’ont pas de coutures directement exposées à l’eau, mais si elles sont inévitables, nous rendons l’infiltration difficile avec une surpiqure.
Somme toute, nos patrons se résument à deux mots : soustractivité et fonction. La forme suit le tissu et nous l’épurons jusqu’à éliminer toutes les fioritures.