Le souffle des tissus
Par où commencer ? j’ai tellement de formes,
si peu de souvenirs.
J’avais faim de chaleur, de lumières éclatantes,
Et de terre sombre, frétillante de sons.
Je me souviens attendre dans l’obscurité,
de l’impatience de m’ouvrir
Et d’occuper ma place.
Les jours filent. Et des mains dorées nourries
par le même soleil, mes soeurs, se tendent.
Mes voyages commencent.
On me baigne et me brosse, m’étend,
Me découvre
On m’enseigne une danse d’une nouvelle forme
Elle m’intrigue de la curiosité qu’ont les choses
qui peuvent tout devenir.
Long, court, court, long,
Le dessin qui fixe mon sort, qui me fortifie
Je me déroule au bruissement des branches d’acier
Long, court, court, long
Bonjour peau, comment vas-tu ?
Je te sens gémir pour une caresse aimante
La mienne est une tendre tanière pour abriter ta
Un coffre pour tes nombreux trésors.
J’en ai un de plus pour toi, si tu le souhaites
À emporter par-delà les collines, dans les vieux bois chantants
Et les canyons rouges.
Je serai un filet vivant,
Qui dévore la peine et la peur,
Et assure le va-et-viens de tes poumons
Pour qu’à nouveau tu nous portes là où tout commence.